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Saturday, 11 December 2010

L'Iran vecu par une touriste a la peau foncee

Salam,

L'Iran - que de choses a dire. Le seul pays ou je n'ai pas bien dormi pendant un mois car je n'arrivais pas a liberer mon esprit de ce que je vivais et voyais pendant la journee. Avec du recul, rien de quoi vraiment empecher de dormir mais pourtant sur le moment, mon cote sensible a pris le dessus. C'etait aussi un pays ou nous avions beaucoup d'attentes car de nombreux touristes nous en avaient parle tres positivement. Je n'ai malheureusement pas retrouve l'enthousiasme auquel je m'attendais de par mon inconfort dans la societe iranienne. Mais cela reste un pays qui merite d'etre visite, au moins pour enlever les prejuges que la societe occidentale peut avoir.

D'abord, pour etre clair, le port du "chador" (qui veut dire tente en farsi - cela porte bien son nom!) n'est absolument pas obligatoire en Iran. Seul le port du "hejab" l'est. Le hejab consiste a se couvrir les cheveux, soit par un "maqna'e" qui ressemble a la cagoule des religieuses, soit par un foulard, soit par une echarpe qui couvre la plupart du temps que la moitie de la tete. Le "hejab", c'est aussi porter des manches longues et des pantalons longs et pas trop serres. Et couvrir ses fesses! En fait, tout ce qui devrait cacher l'apparence physique de la femme. Donc generalement, les femmes portent un manteau ou des chemises-tuniques ceintrees qui vont jusque sous le dessous des fesses. Les femmes portant le chador sont les plus conservatrices, jusqu'au point de se couvrir la bouche en tenant le chador par les dents si elles ont les mains prises. Elles le portent pour se cacher des hommes bien sur.

Je me souviendrai toujours de la phrase de notre hote a Mashhad, Vali. "She loves it" nous dit-il en parlant de sa femme et du chador. Il est marie a une femme bien plus conservatrice qu'il peut l'etre. Lui va prier quand il a le temps... Ils ont passe 2 ans en Suisse. Vali est un marchand et restorateur de tapis. Il a ouvert en plus chez lui une "guesthouse". Lorsqu'ils vivaient en Suisse, et que Vali s'est mis a serrer la main aux femmes et a sortir dans les bars, sa femme lui a dit que c'etait le temps de rentrer en Iran... pour ne pas risquer un divorce. Apparemment que 80% des couples iraniens qui emigrent finissent par divorcer. Dans les familles conservatrices, les hommes sont au moins 10 ans plus ages que leurs epouses. Il leur faut le temps d'avoir trouve un travail pour subvenir aux besoins de la future famille avant de trouver une femme. Et pour la femme, elle est choisie jeune pour qu'elle ait toute l'energie pour elever les nombreux enfants a venir. Vali ne nous a jamais parle politique ou religion. Recevant regulierement des touristes, il doit aussi etre fortement surveille. Donc il n'aborde pas ces sujets. Par contre, on l'a trouve un matin un peu plus revolte. Il aimerait que ses femmes travaillent (il a 2 enfants, un garcon et une fille, les 2 etudiants a l'universite). Sa femme travaille a la maison puisque c'est elle qui prepare les repas pour les touristes. C'est aussi elle qui gere l'argent. Par contre, elle ne sort jamais faire l'epicerie. Tous les commerces ne sont tenus que par des hommes. Pour ne pas etre en contact avec eux, les femmes conservatrices font faire l'epicerie a l'homme. A Mashhad, c'etait tres commun au point que je n'etais moi-meme pas confortable d'entrer dans un commerce toute seule. Vali ne voudrait pas que sa fille prenne la meme voie. Puisqu'elle etudie a l'universite, il espere que c'est pour ensuite travailler. Les enfants, meme universitaires, demandent de l'argent a leurs parents pour tout et c'est normal de leur en donner.

Nombreux enfants, j'enchaine. Les enfants nes au debut des annees 80 sont extremement nombreux. Debut de la revolution islamique, la contraception etait interdite. Ces enfants ont maintenant 30 ans et il est extremement difficile pour eux de trouver du travail. Trop nombreux. Et une grande partie des postes en Iran est gardee par les Bassidjis. Ces derniers font partie d'une des branches des Gardiens de la Revolution et sont generalement recrutes entre 12 et 20 ans. Ce sont eux qui ont servi de "chair a canon" pendant la guerre Iran-Irak. On retrouve les photos de ces martyrs affichees dans toutes les villes. Cette branche n'a pas ete supprimee a la fin de la guerre, mais sert comme milice en charge de la repression. De nombreux s'engagent car ils reçoivent une aide du gouvernement et peuvent ainsi obtenir des places qui leur sont reservees a l'universite. De meme pour ensuite obtenir un travail. Nous avons rencontre a Tabriz un jeune de 30 ans, maitrise en microbiologie et qui travaille dans un restaurant a defaut de trouver un travail dans son domaine. Il a deja fait partie des Bassidjis, puis y a renonce car il ne se retrouvait pas dans l'ideologie, il aurait pourtant pu avoir un travail plus facilement dans le futur. Et pour lui qui dit pas de travail dit pas de femme pour le moment.

Dans les autobus de ville, les hommes s'asseoient devant dans la 1ere moitie de l'autobus et les femmes montent au milieu pour s'asseoir dans la 2e moitie de l'autobus. Dans les autobus de longue distance, un homme ou une femme voyageant seul ne s'asseoit pas a cote d'une personne de sexe oppose. Cela entraine des rotations de siege tout au long du voyage lorsque de nouveaux passagers montent.

Le pain est cuit a seulement certains moments de la journee, le matin et la fin d'apres-midi la plupart du temps. Il y a donc une file d'attente pour acheter le pain frais. En fait, ce n'est pas une mais 2 lignes d'attente, les hommes d'un cote et les femmes de l'autre.

Les ecoles jusqu'a l'universite sont unisexes. A l'universite, meme si les hommes et les femmes sont ensemble, dans les classes, ils sont assis chacun d'un cote et ne se parlent pas. Des le plus jeune age, dans les parcs par exemple, on apprend aux enfants a ne pas jouer ensemble s'ils ne sont pas du meme sexe. Oceanne a donc vu fuir des petits garcons lorsqu'elle s'approchait d'eux!

Pour en revenir au titre de mon message. Des la 1ere journee en Iran, a Sarakhs, je suis descendue a la reception de l'hotel avec mon foulard sur la tete pour prendre mon petit-dejeuner. Le premier commentaire du gerant fut de me dire que je ressemblais a une Iranienne. Peau bronzee d'accord. Je ne savais pas encore si cela serait positif ou negatif pour moi. Deja en Asie Centrale, on me demandait si je parlais turc. En Iran, on me parle directement en farsi et on est surpris que je ne comprenne pas. On me demande ensuite si je parle turc. Quand je reponds a la question "d'ou viens-tu" que je viens du Canada, on me repond "oui, mais quelles sont tes origines?" Je reponds France et les gens sont deçus... Les plus proches qu'ils aient pu etre, c'est en pensant que je venais d'Espagne. Quelque chose qui a ete consequemment plus difficile a vivre est le fait que ma fille ne me ressemble pas, en tout cas d'apparence, a la couleur encore une fois. Marchant dans la rue, les gens ne manquaient pas de me devisager. Ils regardaient Rupert puis Oceanne et faisaient le lien. Moi, j'etais l'encadreuse iranienne qui ne respectait pas les conventions vestimentaires des Iraniennes. Cyclotouriste, donc la plupart du temps sur mon velo, je n'ai pas voulu investir dans l'achat d'un manteau iranien. Je me contentais donc d'attacher une veste autour de la taille, ce qui pourrait passer inaperçu pour n'importe quel autre touriste ne l'est pas pour une femme a la peau bronzee. Quand Rupert dit que je suis sa femme et Oceanne ma fille, il y a toujours hesitation. Le plus blessant pour moi a ete le jour ou une femme a eclate de rire devant moi, apres avoir regarde Oceanne puis moi, puis d'un air suspicieux a ecoute ma reponse qui etait qu'Oceanne etait bien ma fille. Sensible peut-etre mais j'ai pris cela pour une insulte.

Et cote voyage a proprement dit, apres Sarakhs, nous avons roule quelques jours dans le desert avant d'arriver a Mashhad. Ce fut le temps pour moi de m'habituer a pedaler en manches longues et pantalons. Pas si difficile tout compte fait. Avant d'arriver a Mashhad, alors que nous etions arretes sur le bord de la route pour le lunch, un homme descend de son camion et vient nous voir. Je suis assise avec Oceanne dans les bras et Rupert, couche, faisant un semblant de sieste. L'homme s'approche de moi ne voyant pas tout de suite Rupert et me parle en farsi. Je lui dis que je ne comprends pas. Il s'approche de moi, tres proche, et me fait des clins d'oeil. Je demande a Rupert de s'approcher et il s'interpose entre nous. On pense qu'il veut discuter avec nous, et on donne les reponses habituelle. Cela n'interesse pas l'homme. Rupert lui dit que je suis sa femme et Oceanne ma fille. Il n'a pas l'air de comprendre. L'homme avec qui il se trouvait dans le camion lui dit de venir comprenant que nous sommes des touristes. L'homme repart puis revient sur moi et insiste avec ses clins d'oeil et me fait signe de venir avec lui. Rupert dit non et finalement, il part. Hmmm. Cela fait 3 jours que je suis en Iran. Cela ne m'est JAMAIS arrive dans d'autres pays. Je me convains que cela aurait pu arriver ailleurs, mais fais tout de meme le lien entre cet incident et le fait qu'on m'ait dit que je ressemblais a une Iranienne.

A Mashhad, je n'arrive pas a me sentir moi-meme dans la rue. Je dois apprendre a ne pas croiser le regard d'un homme. Je ne me sens pas libre de courir apres ma fille, de faire des mouvements auxquels je suis habituee. Je me dis que tout est question d'adaptation. En fait, je suis surprise car j'avais dans la tete que me couvrir la tete etait suffisant pour etre respectueuse et le reste se passerait comme partout ailleurs. Mais non, car tout va ensemble. La plupart du temps, on dit bonjour a Rupert et meme a Oceanne, mais pas a moı. Je reste dans l'ombre. Mashhad, tout comme Qom a la reputation d'etre une ville tres conservatrice car ville tres religieuse. Je verrai donc plus tard ailleurs. Un des grands moments a Mashhad, qui d'ailleurs veut dire "lieu de martyr" fut de visiter le sanctuaire (le seul a se trouver en Iran) du 8e Imam des chiites, l'Imam Reza, mort au 9e siecle. C'est un lieu de pelerinage extremement important et c'est une chance pour nous non musulmans de pouvoir le visiter (a condition pour les femmes de porter le chador, une experience en soi). Nous nous sommes presentes a l'heure de la priere et c'etait d'autant plus comble de foule. Atmosphere impressionnante et remplie d'emotion, j'avais mes poils qui se dressaient sur les bras de voir et d'entendre ces gens pleurer la mort de l'Imam. Nous sommes restes a Mashhad plusieurs jours histoire de refaire le plein apres notre traversee rapide du Turkmenistan. De plus, nous avions une histoire d'argent a regler. Visa et Mastercard, symboles du capitalisme, ne sont pas en Iran. Apparemment que les transferts d'argent de l'exterieur vers l'Iran font partie des sanctions economiques. Western Union n'est donc pas la non plus. Nous n'avions pas pu avoir assez d'argent de la banque en Ouzbekistan et au Turkmenistan, nous pouvions seulement en avoir a Ashgabat et nous n'y sommes pas alles. Vali a Mashhad nous a aides, mais ce n'etait pas une histoire simple!

Nous commencions deja a penser a la fin du voyage et c'est pour cela que nous avons choisi la route la plus courte. C'etait aussi la fin du mois d'octobre et la fin de l'automne approchait. Nous nous sommes donc diriges vers la Mer Caspienne. D'abord un petit passage dans les montagnes magnifiques. Les voitures que l'on voit sur la route sont des Paykan, voiture iranienne trop polluante, la compagnie a du arreter il y a quelques annees la production, et des Peugeot. Le modele 405 est le plus populaire, c'est la voiture a prix moyen, meilleur rapport qualite-prix! Les Iraniens ont leurs usines de production. On croise aussi une quantite de jeune Elvis en moto. C'est l'occupation des jeunes dans la vingtaine, a defaut de trouver du travail surement, de se promener dans la campagne a 1, 2 ou 3 sur la moto. Ils ont les hormones dans le plafond. Une femme en velo, jamais vu en vrai. C'est apparemment interdit en Iran, probablement trop provocateur, mais pourtant, on ne m'a jamais rien dit meme si j'ai souvent croise la police. Les hormones dans le plafond, oui. Ne jamais pouvoir etre en contact avec les femmes a ses consequences. Meme une femme en pantalons larges, les fesses couvertes, d'accord en position legerement allongee, les interesse. C'est comme ca que je me suis fait harceler une 2e fois sur la route. Un homme nous a suivi presque une journee complete et ce plaisait a passer devant moi pour me prendre en photo. Une famille en voiture passait par la, s'est arrete pour nous offrir the et biscuits. On a pu lui raconter ce qui se passait. L'homme nous a laisse tranquille pour quelques heures pour nous retrouver une derniere fois avec une femme en arriere de sa moto pour nous montrer qu'il ne nous voulait pas de mal... 2e fois mais pas de 3e fois, je n'en voulais pas ou alors j'aurai quitte le pays. Pays aux multiples facettes. A chaque fois que je commencais a me sentir confortable dans le pays, aidee par des evenements heureux comme cette famille sur la route, un evenement qui me freinait arrivait souvent en meme temps. J'essaie, j'essaie de ne pas avoir de pensees negatives pour pouvoir dire ensuite que ce pays n'est pas ce que l'on en dit... Sans avoir demande l'autorisation de camper dans un champ a l'interieur d'une propriete privee, on s'installe. Au lieu de se faire chasser comme cela aurait pu arriver dans beaucoup de pays, le proprietaire nous invite a venir chez lui. Deja installes, nous refusons. Il nous offre une douzaine d'oeufs frais! Le lendemain matin, sa femme et lui nous apportent le petit-dejeuner dans la tente. Sa femme nous invite pour le lunch. Nous refusons encore car nous devons prendre la route. La ville suivante, on se fait a nouveau inviter... Si nous avions toujours accepte, nous serions encore au pays!

Apres la traversee des montagnes arides, nous sommes passes de l'autre cote, cote humide vers la mer Caspienne. La traversee du Parc National du Golestan, une gigantesque foret, s'est combinee avec la rencontre de nombreux sangliers. Je n'en avais jamais vus et il y en avait plein! On est ensuite arrive en territoire turkmeme. Les Perses constituent la majorite ethnique de l'Iran mais, proche du Turkmenistan vivent beaucoup de Turkmenes. Il y a aussi les Kurdes vers la frontiere avec la Turquie et l'Irak. Et les Azeris, au nord-ouest, dans la region de lAzerbaidjan. Tous ces peuples sont absolument bien integres en Iran, contrairement aux pays besoins. Pas de probleme ethnique par ici. Peut-etre les Afghans sont-ils les moins bien nantis puisque ce sont eux qui font le travail que les Iraniens ne veulent pas faire. Nombreux a immigrer en Iran lorsque le gouvernement afghan etait taliban, ils sont maintenant encourages a rentrer chez eux. Bref, les Turkmenes. Ce fut notre meilleure experience en Iran. Alors que nous mangions notre lunch au bord de la route, un homme et son neveu nous invitent chez lui. Apres 3 offres et 3 refus, nous acceptons. "Vous etes ici pour rencontrer la population, n'est-ce-pas?" En effet, on ne peut pas refuser! Mansoud nous emmene chez lui et nous fait rencontrer toute la famille. Des gens en or. On mange comme des rois. Ils font des "blagues" sur Ahmadinejad mais pas trop car nous disons que nous ne pouvons pas parler politique. On ne prendra pas de risque. Ils parlent aussi de Ben Laden en faisant des blagues car ils savent que les Occidentaux les prennent pour des terroristes! Ils critiquent un peu les Perses et leur chador. Les femmes turkmenes, elles, portent des robes longues colorees et des foulards assortis. Elles portent cela dans leurs villages, lors de fetes, ou a la maison. Mais dans les lieux publics ou a l'ecole, c'est la tenue vestimentaire perse qui domine par conformite.

Les 3 filles de Ahmad, nieces de chez qui nous sommes invites, tout comme de nombreux Iraniens parlent tres bien anglais car elles suivent des cours 2 fois par semaine. Elles servent de traductrices pour la soiree. La connaissance de l'anglais nous facilite enormement le contact avec les Iraniens, d'autant plus qu'ils veulent nous parler de leur pays. Une question qui revient tout le temps: "Que pensez-vous de l'Iran?". Les Iraniens sont fiers de leur pays mais ont en meme temps un manque de confiance car ils savent ce que pense d'eux l'Occident. C'est un peuple extremement cultive et eduque qui n'aime pas etre "mis au niveau" des pays emergents . 65% des universitaires sont des femmes, mais seulement 13% d'entre elles trouvent ensuite du travail. Hommes et femmes melanges, seulement 50% des 25-29 ans trouvent du travail apres avoir gradue. Chaque annee, plus de 150 000 jeunes gradues quittent le pays pour trouver du travail correspondant a leur qualification dans des pays occidentaux. Une enorme perte de cerveaux pour le pays... Tous les Iraniens avec qui nous avons pu echanger nous ont parle d'un membre de leur famille habitant a l'etranger. Pour en revenir a l'anglais, a ma grande surprise, tout est ecrit dans les 2 langues. Tous les panneaux de circulation sont en farsi et en alphabet latin. Pour toute la nourriture qu'on achete, l'etiquette est ecrite au moins en farsi et en anglais. Enorme preuve d'ouverture je trouve. Je n'ai pas vu cela dans aucun autre pays traverse exterieur a l'Union Europeenne. L'Iran est bien plus ouvert a l'exterieur que ce que l'on peut en penser. Les Iraniens sont bien au courant de ce qui se passe a l'exterieur de chez eux.

La famille turkmene chez qui nous sommes restes une premiere nuit, Mansoud et sa femme, nous a envoyes chez un de leurs parents a Gonbad. Ahmad nous a accueilli lui aussi comme des rois. Pour me faire sentir plus confortable, il m'a dit que je n'avais pas besoin de garder mon foulard si je ne voulais pas. La journee a constitue a manger a differentes reprises. Arrives pour le lunch, nous avons eu droit a l'aperitif, soit the-bonbons-biscuits-fruits secs. Puis, le repas en tant que tel. Puis une pause et l'heure du the a nouveau accompagne de fruits. Puis nous sommes partis rencontrer la famille a la campagne. Les filles m'ont propose de m'habiller en turkmene. Libre a moi, juste pour essayer ou pour sortir ainsi. Je n'etais pas sure, je suis aussi partie avec mes vetements dans un sac. Finalement, j'etais confortable d'autant plus qu'on m'a laisse enlever mon foulard qui me glissait toujours de la tete. Sous le foulard, je portais un petit anneau, signe que je suis une femme mariee. Nous sommes d'abord alles chez la soeur de Ahmad pour le souper puis chez la soeur de la femme de Ahmad pour the-biscuits-fruits. Nous sommes sortis de ces 2 jours rassasies!!! Le lendemain matin, en plus d'un petit-dejeuner copieux, une des filles d'Ahmad nous a prepare notre pique-nique comprenant une thermos de the pour notre lunch sur la route. Ahmad a regarde ce qu'on avait dans notre sacoche de nourriture et l'a completee avec dates-noix-sachets de the-biscuits. Ils ont offert une paire de sandales a Oceanne pour lui faire un cadeau. Nous avons beaucoup parle de religion avec Ahmad tres religieux. Il m'a appris que Jesus qu'ils appellent Issa figurait dans le Coran. Pour eux, Issa n'est pas mort, c'est quelqu'un d'autre qui a ete crucifie, il a ete subtilise. J'ignorais totalement cela. Ahmad a ete un peu choque de savoir que nous buvions de l'alcool. On a essaye d'expliquer a ses filles, agees entre 14 et 18 ans et qui nous posaient des questions, le cote non negatif. Interessant ca aussi.

On a quitte l'hospitalite turkmene pour aller vers Gorgan. On en a profite pour faire une extension de visa. On ne voulait pas avoir a nous depecher de sortir du pays. Par opposition a l'obtention du visa, l'extension est tres facile a obtenir, une histoire de quelques heures. On nous a meme offert the et biscuits pour nous faire patienter dans le bureau de la police. Les Iraniens ont de façon incontestable un grand sens de l'hospitalite. Nous avons ensuite rejoint la cote de la Mer Caspienne. Un peu decevant car la route ne longe pas si souvent la mer. De plus, c'est extremement developpe, en pleine expansion. On trouve des agences immobilieres a la tonne pour vendre tous ces appartements dans des tours non terminees d'etre construites. En passant a Nowshahr, on se fait photographier, filmer faisant 3 fois le tour du rond-point de la ville, ınterviewer de facon superficielle par un journaliste du quotidien local. On visite aussi a Ramsar le palais d'ete des shahs de la dynastie Pahlavie decoree par une majorite de pieces francaises. Histoire encore recente. Interessant. Ce sont de nombreux Teheranais ayant une 2e residence sur la cote qui viennent visiter. C'est un autre type d'Iraniens. Je me sens tout d'un coup bien plus confortable sur la cote. Les hommes me parlent autant qu'a Rupert. Les femmes ont les cheveux a moitie decouverts. Le foulard tombe "par inadvertance" en arriere. On se trouve sur une plage pour manger en meme temps que tous ces Teheranais sont venus profiter d'un peu d'air frais sur ces plages jonchees de detritus qui n'ont pas l'air de les deranger. Ils fument le nargile, ecoutent de la musique plein volume, dansent meme.

En Iran, en general, les regroupements sont freines. A chaque fois qu'on attirait les gens avec nos velos, un policier arrivait assez rapidement pour voir ce qui se passait. Alors qu'une fois sur le bord de la route j'attendais Rupert qui achetait du pain, les gens sont venus autour de moi. Devenus trop nombreux, un policier m'a demande de partir. Je lui ai fait signe que j'attendais Rupert. Je ne pouvais pas partir avec les deux velos quand meme! On entend aussi tres peu de musique dans les rues, pas dans les magasins, un peu dans les places a sandwichs. La nourriture iranienne est excellente lorsqu'on est invite. Mais manger a l'exterieur est un defi. Les restos, il y en a tres peu. Ce sont surtout des faiseurs de sandwichs. Meme les hommes se regroupent tres peu a l'exterieur. On les voit derriere les vitres buvant un the ou fumant le nargile, mais pas dehors, pas sur les places, pas sur les trottoirs.

On a arrete de pedaler a Rasht puisqu'il s'agissait ensuite de traverser les montagnes pour rejoindre Tabriz. Aucune envie de grimper dans le froid et une envie de rentrer chez nous a fait que nous avons pris l'autobus jusqu'a Tabriz. Encore une fois mettre les velos dans les soutes est une affaire difficile. Ils ne savent pas faire, nous savons faire, mais ils veulent faire! Un periple fatigant, sans grand confort, qui a dure une nuit. Arrives avant le lever du jour, surpris par le froid dans cette ville, on a attendu dans le terminal d'autobus que le soleil et les gens se levent pour trouver un hotel. Puis lors de notre recherche d'hotel pas trop cher, un jeune homme en voiture s'arrete pour discuter avec nous. Nous sommes fatigues, nous n'avons pas trouve d'hotel, il nous invite chez lui, on accepte. On a pourtant oublie le principe du t'aarof qui est entierement une forme de civilite perse. Une des particularites est de laisser le droit a une personne d'offrir quelque chose par principe, pour etre au meme niveau que celui qui peut accepter ou refuser. Par exemple, un chauffeur de taxi disant de ne pas payer, ou l'epicier, ou le restaurateur offrant le repas, ou quelqu'un offrant l'hospitalite. C'est dans le jeu d'offrir et de refuser. C'est quelque chose qui s'apprend jeune. Mais en fait, quand on nous offre, il faut refuser minimum 3 fois! Si ce n'est pas une vraie offre, le chauffeur de taxi finira par accepter l'argent tout comme le restaurateur ou l'epicier. Comme pour celui qui nous offre l'hospitalite - par politesse. A nous de penser a refuser, et s'il nous veut vraiment, apres 3 fois, il nous dira toujours de venir chez lui. Cette fois-ci, avec Morteza, nous avons accepte des la 1ere fois sans penser et l'avons probablement mis dans l'embarras pour tout notre sejour chez lui!

On le suit donc jusqu'a son appartement. En fait, celui de sa famille car Morteza n'a qu'une vingtaine d'annees. Ses parents sont proprietaires d'un immeuble de plusieurs apparetements dans Tabriz. Un est vide, on peut l'occuper. Puis il realise qu'il y fait tres froid car non chauffe. Il veut ensuite nous offrir le petit-dejeuner, part pour acheter du pain, et revient finalement en nous disant qu'on va manger chez lui, chez ses parents en banlieue de Tabriz. Il emmene donc des invites a sa mere! Le t'aarof, c'est aussi se plier en quatre pour ses invites... Morteza fait son service militaire. Il est chauffeur d'un general et est donc pris tous les matins pour lui. Sa mere nous offre le dejeuner et nous offre de dormir chez eux, car l'autre appartement est trop froid. Cela change la donne. On ne sera plus tous seuls dans un appartement vide mais les invites de la mere de Morteza. Nous serons en plus a l'exterieur de Tabriz donc dependant de Morteza et de sa voiture. Que dire? On ne peut plus refuser et partir a la recherche d'un hotel. On accepte... Les prochains jours seront tres ole-ole et on se rendra compte que Morteza est un homme occupe et qu'il n'etait pas pret a nous recevoir. Une nouvelle experience. On rencontre des amis et des membres de sa famille tres sympathiques. Ici aussi on m'autorise a ne pas porter mon foulard. Certains nous parlent enormement de leur pays, de leur president qu'ils n'aiment pas. Tous les Iraniens avec qui nous avons ete capables d'echanger nous ont dit qu'Ahmadinejad etait fou. Ils nous demandent de ne pas croire tout ce qu'on dit sur leur pays. Ils disent aussi que leur gouvernement ment. On a tres peu, etonnemment quand meme, entendu de critiques sur les Ayatollahs, par respect sans doute. On discute aussi de la liberte individuelle. Ils nous disent a quel point ils ne sont jamais libres d'esprit, difficile d'avoir des amis, de leur faire confiance sans penser qu'ils peuvent faire partie secretement de la milice qui denonce. Morteza voudrait quitter le pays pour avoir l'esprit plus libre. En attendant, ils sont capables de boire de l'alcool et d'organiser des fetes. Apparemment, l'alcool arrive de Turquie. On a ete invite a une fete, mais on a refuse l'invitation pour ne pas prendre de risque encore a faire des choses illegales. Experience un peu negative dans cette rencontre, la mere de Morteza, grand-mere d'une petite fille d' 1 1/2 an a vole des vetements d'Oceanne en notre absence. Pantalons et chandail de polar pratiques pour l'hiver...

La ville de Tabriz, ville azeri, capitale de la province d'Azerbaidjan, nous a beaucoup plus, surtout son enorme bazar couvert. Apparemment le plus long du monde, 3 kms sur 2 kms, il etait deja important lors de l'Antiquite et se trouvait etre un lieu d'echange important le long de la route de la soie. On y a deambule pendant 4 jours en revenant toujours au bazar de tapis... Un nous a plu enormement, mais pour faire une histoire courte, l'homme ne voulait pas nous le vendre. On y est venu chaque jour, le dernier jour, c'est Morteza et ses amis qui ont essaye pour nous, mais rien a faire. Le plus bas prix etait 1200$ et le prix n'a jamais diminue en 4 jours. Et nous n'avions pas ce montant d'argent. Ah qu'il etait beau! Nous l'avons pris en photo avant d'aller sauter dans le train pour Van en Turquie.

Ce voyage Tabriz-Van ne constitue normalement que de 6 heures de train. Mais nous sommes partis a 22h30 et sommes arrives a 8h le matin! Train-couchette parfait. Mais non, quel voyage. En fait, on se faisait reveiller chaque 2 heures pour le passage des fontieres... Un 1er arret a minuit alors que bien sur nous dormions profondement. C'est pour quitter l'Iran. On nous fait descendre pour nous presenter aux douanes. Rupert a une migraine qui arrive. On ne peut pas remonter dans le train avant 3h du matin car les douanes inspectent le train et surtout le wagon-cargo. On repart et on se rendort. Hop, 5 heures du matin, reveil pour les douanes turques. Oceanne, cette fois, reste endormie dans mes bras. Je prend plaisir a ne pas porter mon foulard. Je suis en sol turc. Par contre, les passagers me devisagent. Les autres femmes ne se decouvrent pas, aucune n'est touriste, probablement musulmane, "Kurde-Turque" de Van. Il y a encore 2 lignes d'attente, une pour les femmes, une pour les hommes. Je me mets avec Rupert. Je suis en sol turc. Cette fois, on peut remonter dans le train tout de suite, mais il ne part pas avant 5-6h pour l'inspection du train encore. On est tous les 3 dans un compartiment avec un autre homme. Il se passe quelque chose d'etrange qu'on ne comprend qu'a moitie. Il transporte des petits blocs dans un carton qu'il vide. Il pose 3 de ces petits blocs a cote de nous sur le radiateur. Les autres, il les met dans un sac. Les douaniers fouillent son sac, pas les notres, touristes, mais ne voient pas les 3 autres blocs... Apres le passage des douaniers, il remet tout dans le carton. C'est tout! On repart et nous arrivons a Van fatigues et heureux d'etre en Turquie!

L'Iran, j'y retournerai pour m'y sentir mieux. Mais pas en velo. Pour venir visiter les lieux touristiques. Et j'essaierai de ne pas etre bronzee! Je crois que ce pays peut etre d'autant plus fantastique lorsqu'on est un homme ou on peut probablement ne rien voir, mais pas rien entendre car les Iraniens veulent nous parler, du cote special de cette societe. Ils nous ont dit que leur pays avait vu de nombreuses periodes de changement et ils pensent que c'est bientot le temps pour une autre...

Je n'ai pas pu eviter de vous ecrire un roman. Trop bavarde decidemment! Soyez conscients de votre liberte et appreciez la.

Dorothee



Tuesday, 30 November 2010

Retour momentane en Asie Centale

Bonjour,

L'Ouzbekistan et le Tadjikistan sont les pays dont je n'avais pas encore eu l'occasion de parler et notre sejour la-bas ne peut pas etre neglige dans les ecrits. La region de la Vallee de Fergana a definitivement ete notre coup de coeur du voyage, d'autant plus que nous n'avions aucune attente.

Notre premier contact avec des Ouzbeks a ete a Osh au Kirghizistan. On a beaucoup entendu parler de cette ville en juin dernier lorsque, suite aux protestations a Bichkek demandant le depart du president, l'instabilite s'est ensuite fortement ressentie dans le sud du pays ou se trouve une forte concentration d'Ouzbeks.

Kazaks-Kirghizes-Ouzbeks-Tadjiks-Turkmens. Tous ces peuples ont ete ¨crees¨ sous Staline. Diviser pour mieux regner, telle etait sa mission. Ces pays n'etaient qu'un, le Turkestan, devenu sous les Russes une Republique Socialiste Sovietique Autonome du Turkestan. Les Kazaks, Kirghizes et Turkmenes sont d'origine nomade alors que les Ouzbeks et les Tadjiks se sont sedentarises avec le temps. Tous sont de racine turque sauf les Tadjiks qui sont de racine perse. D'ailleurs, les plus nationalistes d'entre eux se plaisent a demander a l'Ouzbekistan de leur rendre les villes de Samarkand et Buxoro qui etaient 2 centres culturels perses importants. Ce sont encore 2 villes a majorite tadjike.

La Vallee de Fergana s'etend geographiquement plus a l'est qu'Osh jusqu'au pied des montagnes du Pamir ainsi qu'au sud jusqu'au pied des montagnes Fan. Les Ouzbeks, lorsqu'ils se sont sedentarises se sont installes dans cette vallee tres fertile. C'est la region de l'Ouzbekistan la plus riche, et la plus peuplee. La seule region de l'Asie Centrale ou les routes sont de bonnes qualite c'est-a-dire sont comme dans tous les autres pays visites. C'est aussi la ou on observe les Ouzbeks tres travailleurs. Par opposition aux Kirghizes, nomades dans le sang, qui regardent paitre leurs troupeaux de chevaux ou de moutons... Une partie de la Vallee de Fergana se trouve donc au Kirghizistan et au Tadjikistan avec une forte concentration d'Ouzbeks. Lorsque Staline a voulu creer le Tadjikistan comme republique, il fallait un million d'habitants pour avoir un statut reconnu et il n'y avait pas assez de Tadjiks. La Vallee de Fergana etant fortement peuplee, il a simplement pousse la frontiere un peu plus au nord de ce qui etait auparavant la region autonome du Tadjikistan dans l'Ouzbekistan. C'etait aussi une compensation de perte des villes de Samarkand et Buxoro. Il y a toujours beaucoup d'Ouzbeks dans la region de Khujand. C'est aussi la region la plus riche du Tadjikistan. Elle a ete epargnee de la guerre civile des annees 90 de par son isolement geographique au nord des montagnes Fan. Pour ce qui est de l'est de la Vallee, la frontiere a Osh est probablement une des plus absurdes au monde. Il y a 40% d'Ouzbeks a Osh, 80% a Ozgon et 70% a Jalal Abad. A Osh, les commerces sont surtout tenus par les Ouzbeks, mais la vie politique et administrative est geree par les Kirghizes. En ayant visite cette ville, les 2 peuples semblent vivre parfaitement en harmonie. Ils vivent melanges. Il semblerait que l'instabilite, et donc les conflits viennent de plus haut et qu'il n'y ait pas concretement de haine raciale. Selon notre hote, personne ne semble savoir comment les emeutes de juin dernier ont commence. Nous avons evidemment ete temoins de maisons et commerces ouzbeks brules. Apparemment, la vie a change. Les voisins se sont excuses, ils ont fait la paix, mais tous vivent avec la peur que cela recommence. La derniere fois que des emeutes avaient eu lieu, c'etait en 1990 a Ozgon. Les Ouzbeks, travailleurs et determines ne veulent pas fuir. Ils habitent sur ces terres depuis des centaines d'annees. Les refugies sont en Ouzbekistan et en Russie, les femmes et les enfants surtout, car les hommes sont revenus pour tout reconstruire. Osh est une ville ancienne datant au moins du 5e siecle avant J.C, territoire de sedentaire et non de nomade. Merci Staline d'avoir mis des frontieres...

On a quitte le pays bien avant les elections presidentielles d'octobre. Les frontieres entre le Kirghizistan et l'Ouzbekistan etaıent fermees avec seulement 2 points de passage pour les touristes. A Osh, les touristes ne peuvent pas sortir de l'Ouzbekistan pour aller au Kirghizistan car l'Ouzbekistan ne les laisse pas sortir! Dans le sens contraire, le notre, pas de probleme. Nous sommes donc arrives a la frontiere devant des portes closes. On nous demande ¨touristes¨. On repond ¨oui¨. ¨Sesame ouvre-toi¨. Nous voila entre les 2 pays. Passage facile. Nous sommes heureux de changer de pays. La Vallee de Fergana et ses habitants se devoilent sous nos yeux. Des gens heureux - partout des sourires -  dans les champs de coton, sur le bord de la route, dans les villages. On nous arrete pour nous offrir du pain, des pommes, de l'eau, de la pasteque (toujours et encore, nous en faisons une ecoeurantite aigue). ¨Asalom aleykhum¨ (la paix soit avec toi). ¨Valeykhum asalom¨ (et la paix avec toi). On sert la main droite, puis la main gauche sur le coeur. Pour Rupert souvent, mais aussi pour moi. Salutations sinceres et chaleureuses. On n'a pas connu mieux. L'Ouzbekistan est separee en deux est-ouest (comme l'est le Kirghizistan nord-sud et le Tadjikistan est-ouest avec la region autonome du Pamir a l'est). Le col de Kamchik a 2267m separe les 2 regions. Il est tres fortement controle. La Vallee de Fergana est reconnue pour etre hautement musulmane, voir meme extremiste-terroriste. Le mouvement islamiste ouzbeke revendiquant un etat autonome islamique etait fortement actif lorsque les Talibans en Afghanistan etaient au pouvoir. Il n'en reste plus grand chose. De plus, de par une culture forte et tres ancree, cette region a ete beaucoup moins russifiee que la partie ouest du pays. Lorsque le gouvernement trouve cette region trop instable ou trop dangereuse, il ferme le col pour freiner les mouvements migratoires entre les 2 regions. Le moyen de passer d'une region a une autre est de transiter par le nord du Tadjikistan, par la region de Khujand.

On a passe notre 1ere nuit dans la ville d'Andijon. Tout ferme a la tombee de la nuit. Plus personne dans les rues. Les restaurants sont pleins pour le lunch mais beaucoup ferment a 18h. Personne ne sort pour souper. Surprenant. Le lendemain, les rues autour du bazar sont grouillantes de vie. Les gens veulent discuter avec nous, heureux de voir des touristes car rares puisque ces derniers pour la plupart ne vont pas plus a l'est que Qo'qon. On visite notre 1ere medresa (ecole coranique) datant du 19e siecle - rien de tres vieux par rapport a ce qui va suivre mais tout de meme tres belle. Seule l'entree et la facade avant ont resiste a un tremblement de terre. Rupert est aussi alle au bazar pour changer de l'argent. Le billet le plus gros est celui de 1000 Sum et est environ egal a 50c Euro. On a change 150 $US! Quel effet d'avoir ce tas de billets entre les mains! Le marche noir est celui frequente. Seuls les innocents vont a la banque. 1 $US = 1700 Sum alors que sur le marche noir, on peut avoir entre 2000 et 2400 Sum! Enorme difference. Comment ce pays peut-il avoir une monnaie et donc une economie stables avec ca? Les locaux (comme les hotes de B&B par exemple) font leur conversion d'argent par rapport au taux donne par leur agent sur le marche noir. Nous avons ensuite pedale jusqu'a Marg'ilon ou nous y avons visite une fabrique artisanale de soie - de l'etape du cocon jusqu'a la fabrication du tapis ou du foulard. Juste marcher dans la rue dans cette petite ville fut un plaisir. On passe d'un fabricant de pain a l'autre. Le pain est cuit dans un dome en terre au feu de bois. On mange des shashlyks, brochettes de viande, souvent de mouton, et on boit du the noir - et non plus vert comme au Kirghizistan. Et notre route en velo continue jusqu'a Qo'qon, porte d'entree de la Vallee de Fergana ouzbek. Il y reste le palais du dernier khan, Khudoyar Khan, termine en 1873, juste 3 ans avant que l'armee du tsar arrive, detruise tout et mette fin au regne du khanat de Qo'qon. Le palais est en renovation-reconstruction, tout comme la ville d'ailleurs. La vieille ville et ses petites rues tortueuses sont toujours presentes autour du bazar. Mais une nouvelle ville moderne est en construction en arriere du palais. On dirait une rue-musee avec des facades de magasins toutes similaires. C'est dans la mission du cher president presqu'a vie Karimov d'embellir l'Ouzbekistan. En 2007, malgre les dispositions de la Constitution interdisant de briguer plus de 2 mandats consecutifs de 7 ans, il a reussi a detourner les regles pour s'assurer de rester a la tete de l'etat pour plus de 25 ans! Une belle caracteristique d'Asie Centrale! Le pays le plus democratique est peut-etre le Kirghizistan, mais le president est souvent chasse du pouvoir et le pays tombe dans l'instabilite... Apres Qo'qon, au lieu de continuer la route en Ouzbekistan pour aller vers Toshkent, nous sommes passes par le Tadjikistan pour nous diriger directement vers Samarqand. On est donc passe a Khujand et dans la Vallee de Fergana tadjike. On ne peut pas dire avoir vraiment connu les Tadjiks puisqu'on y est reste seulement reste 3 jours. Les habitants de Khujand ressemblaient fortement aux Ouzbeks de la Vallee de Fergana. Revenus en Ouzbekistan, les invitations ont continue. Alors qu'on refusait souvent sous pretexte qu'on n'avait pas le temps (notre visa n'est que pour 30 jours et nous devions durant cette periode aller a Toshkent pour nos visas turkmene et iranien), on a finalement decide d'accepter au moins une fois d'aller prendre le the chez Rustam et sa famille. C'etait l'heure du lunch. On nous offre le the avec pasteque et pain. Le classique ouzbek. Puis on reste pour le repas. On nous sert du plov, melange de riz, de viande de mouton, et de legumes. On passe 2 heures tres agreables. Rustam est agriculteur. Il emmene Rupert visiter ses champs de coton et ramasser des pasteques. Ce sont des jeunes (d'au moins 16 ans) et des femmes qui travaillent dans les champs a la recolte du coton. Les canaux d'irrigation sont partout. Nombreux perdent de leur efficacite car ils sont sureleves et exposes a l'air et donc presentent un fort d'evaporation... Lorsque nous etions a Khujand, nous avons vu le Syr Darya encore non devie presqu'a la sortie des montagnes, rien a voir avec ce qu'il est plus a l'ouest comme vers Toshkent par exemple...

Arrives a Jizzax, nous y avons laisse nos velos pour faire un premier aller-retour a Toshkent faire notre demande de visa de transit pour le Turkmenistan. 24 heures a la capitale et nous avons recupere nos velos a Jizzax avec un peu de difficulte... Arrives de nuit, nous n'etions pas capable de retrouver notre hotel. Le jour ou nous sommmes partis de Jizzax pour Toshkent, nous avons pris un taxi partage d'une extremite de la ville. Nous sommes revenus en mini-bus d'un autre cote de la ville. Impossible de nous reperer car nous n'avions pas pris le temps de visiter Jizzax! On nous demande ou on veut aller, on ne peut repondre qu'a l'hotel. Nous n'avons qu'un recu avec le nom plus ou moins efface. Nous savons seulement que le marshrutka (mini-bus) no1 passe devant notre hotel. On essaie d'expliquer cela et quelqu'un change le numero de son marshrutka no7 en no1 pour nous satisfaire! Il nous fait traverser la ville et on ne sait pas ou on va. Il est 9h du soir! Un passager essaie de telephoner a un ami qui parle anglais pour qu'on explique notre situation! La connection du telephone portable est mauvaise. On ne cesse de repeter "hotel - marshrutka no1" mais ce n'est pas suffisant! Le mini-bus no7 transforme en no1 faıt un retour sur son chemin, retour a la case depart! 5 passagers a moitie saouls embarquent. Un est capable de dechiffrer notre recu d'hotel. Mais oui "Hotel Jizzax", au bout de la rue, la-bas. Yeah! Tout le monde applaudit dans le mini-bus!!! Notre mini-bus de Toshkent nous avait depose a 5 minutes a pied de notre hotel et nous avons passe une heure a faire le tour de la ville dans un marshrutka no1 et no7 qui faisaient 2 en 1!. Nous avons ensuite mis 2 jours en velo pour atteindre Samarqand.

Nous sommes arrives au Rejistan (qui veut dire place de sable) devant les 3 magnifiques medresas le 6 octobre. Ville mythique pour moi qui avait un interet prononce sur la route de la soie. Nous qui, 2 jours apres avoir quitte Beijing, voulions rentrer a la maison. Je me souviens que je disais vouloir connaitre Kashgar et Samarqand. C'etait ma motivation du moment. Mission accomplie la veille de mon anniversaire. Je suis ravie. Tous ces monuments sont absolument magnifiques. Ils ont ete tres bien renoves, presque trop peut-etre car ils n'ont plus l'air si anciens. De plus, la vie autour a entierement disparu. C'est probablement ma grande deception. J'achete des photos anciennes pour me rappeler comment s'etait jusqu'au debut du 20e siecle. Les musulmans venaient prier sur la place. C'etait aussi le grand marche. Il n'y a plus rien. Derriere le Rejistan, les Ouzbeks vivent encore la, dans le "vieux Samarqand", mais ils sont separes par un grand mur. Peut-etre ne veulent-ils pas avoir les autobus de touristes qui debarquent dans leurs maisons? LA rue du quartier "rue Toshkent" est devenue une rue pietonne deserte. Les facades des magasins de touristes non frequentees ont ete faites sous le meme modele de ce qu'on a vu en construction a Qo'qon... Modernes et derriere, cachees, les maisons. C'est comme si le gouvernement avait voulu cacher quelque chose. Toute l'histoire a disparu en creant une ville-musee. C'est dans le Samarqand moderne i.e russifie qu'on retrouve les Ouzbeks. Meme dans le principal bazar a cote du Rejistan, la vie a disparu. Tristounet.

Parce que nous n'aurons pas assez de temps sur notre visa pour aller de Samarqand a Buxoro en velo, nous prendrons le train. Rupert ne veut pas manquer un bout de route en velo. Il part donc une journee entiere pour pedaler 260 kms de Samarqand a Buxoro! Moi, je passe une journee de plus a visiter la ville avec Oceanne. J'en profite aussi pour faire ma photo de visa iranien, meme si nous n'avons toujours pas de nouvelle de l'agence... Je n'ai pas de foulard en ma possession. C'est quand on en cherche qu'on en trouve pas! J'en emprunte un dans un magasin, un beau brun! J'explique aux employes pourquoi. Ils veulent ensuite tous voir la photo de la belle fermiere!!! La photo circule et ils sont tous surpris d'apprendre que je dois avoir la tete couverte pour le visa. Et oui. La religion principale en Asie centrale est l'Islam. Mais avec 70 ans de russification, elle a ete quelque peu diluee... par la vodka. A part dans la Vallee de Fergana ou on peut trouver des musulmans plus orthodoxes, tenue vestimentaire, pas d'alcool, bonne connaissance de la religion, pour le reste, les habitants d'Asie Centrale prennent la religion pour une aide a l'identite culturelle. Voulant s'ecarter de l'influence russe depuis qu'ils se sont fait abandonner, ils redeviennent musulmans et le nombre de mosquees augmente (fortement aides financierement par l'Iran et l'Arabie Saoudite).

Nous sommes donc ensuite retournes a Toshkent. Nous ne pouvions pas aller chercher notre visa de transit turkeme tant que nous n'avions pas le visa du prochain pays soit l'Iran. Nos jours etaient comptes avant de devoir quitter le pays. Sans nouvelle de notre agence pour le visa iranien, on commencait a penser a une autre alternative comme prendre un avion direct Toshkent-Yerevan. Puis notre numero de reference est arrive et tout s'est regle! On a eu le temps de visiter un peu la capitale, de faire la fete avec d'autres cyclotouristes rencontres a notre hotel. Dino et Simone voyageant en tandem d'Italie en Inde, Simone mal voyant, c'etait le projet. Ils se sont rencontres seulement quelques mois avant de partir. Dino n'en pouvait plus de cette tache de guide, de devoir tout faire pour lui mais surtout pour Simone. Un grand don de soi. Nous avons assiste a la fin. Un matin, ils nous ont annonce qu'ils rentraient en Italie. Le voyage s'est termine la. Et puis Mike, un Canadien qui a voulu pedaler de nuit en Ouzbekistan, pret a arriver tres tard a Toshkent. A 22h, pendant qu'il mangeait dans l'obsurite dans un champ plus tres loin de la capitale, il s'est fait voler son velo! Tout a ete retrouve dans la nuit avec l'aide de la police. Et on a visite Ali pour voir a quoi ressemblait son B&B au cas ou on veuille changer de place. Il nous apprend que le gouvernement a ferme son hotel apres une bataille de plusieurs mois. Pourquoi?... On a rencontre Ali a l'heure du lunch et il etait fortement imbibe de vodka!!! Il nous a invite a boire et a manger et a danser tout l'apres-midi dans son hotel ferme! Nous avons aussi rencontre cette famille francaise voyageant en camping-car devant l'ambassade du Turkmenistan. Ils nous ont invite a prendre un the dans leur camion stationne a cote d'un parc. Oceanne a joue avec les 3 enfants et nous, on a bien discute de voyage! Que de belles experiences a Toshkent.

On est revenu a Samarqand juste le temps de recuperer nos velos qu'on avait laisse a l'hotel et de les mettre dans le train pour Buxoro. On a passe la fin de semaine entiere a visiter cette ville, un peu moins ville musee que Samarqand car les sites historiques sont plus etendus dans la ville. Par contre, dans tous les caravanserails, medresas, bazars, de l'artisanat est expose. Poteries, foulards, tapis, il n'y a pas un seul espace libre, pas un seul mur vide. Il est tres difficile d'admirer le batiment dans son etat premier... A partir du lundi matin, notre course contre la montre pour le Turkmenistan a commence! On a grandement apprecie l'Ouzbekistan surtout pour sa population. On a croise de nombreux voyages organises faisant Toshkent-Samarqand-Buxoro-Khiva et beaucoup de voyageurs ındependants faisant la meme chose. Mais l'Ouzbekistan est loin de se limiter a cela. Les habitants de ces villes sont fortement affectes par le tourisme et sont bien loin de representer ce que peut-etre la population ouzbeke.

Un peu de tout pour terminer.
Chaque pays d'Asie Centrale a sa marque de voiture favorite. Au Kirghizistan, on a trouve une grande majorite de Mercedes et Audi d'occasion. Cela nous a rappele l'Albanie... Vehicules voles?... Au Tadjikistan, c'est Opel avec aussi des modeles d'occasion. En Ouzbekistan, c'est largement Daewoo-Chevrolet qui domine avec des voitures neuves. Il y a une usine a Andijon. Pas de specificite pour le Turkmenistan. On n'a peut-etre pas eu le temps de voir en 5 jours. En Iran, ca c'est pour plus tard, ce sera Peugeot specialement avec le modele 405.
Les habitants d'Asie Centrale nous ont fortement plus avec leurs dents dorees!
Nous avons remarque l'incursion discrete des Chinois dans la region. Ce sont eux qui construisent les routes notamment au Tadjikistan pour que leurs camions puissent passer plus efficacement. On a vu de nombreux camions blancs donc chinois au Kirghizistan. Ils rentrent completement charges mais retournent en Chine vides. Le Kirghizistan n'a donc rien a leur echanger?...
Depuis l'independance de tous ces pays, on ressent une profonde recherche d'identite dans chaque peuple. Ma vision exterieure serait de penser qu'ils s'en sortiraıent beaucoup mieux s'ils redevenaient un seul pays le Turkestan. Apres tout, ils ne sont pas si differents les uns des autres et il y a tellement de tous les peuples dans chacun des pays. De plus, Staline s'etait bien organise pour qu'ils developpent chacun une specialite et restent ainsi dependants des autres pour le reste, comme par exemple le coton en Ouzbekistan, la culture intensive de cereales au Kazakstan. Ils doivent donc tous apprendre a se diversifier. Mais c'est mon opinion exterieur et ils sont bien loin de penser comme moi! Chacun a malheureusement appris a ne pas aimer son voisin... Les Kirghizes et les Ouzbekes ne s'aiment pas. Les Ouzbekes et les Tadjiks ne s'aiment pas. Les Ouzbekes et les Turkmenes, ca, ca va! Il est plus facile pour les Ouzbekes de trouver leur identite car ils en ont toujours eu une importante. Mais c'est plus difficile pour les Kirghizes qui etaient nomades puis russes.

Voila qui est dit! Vous vous en doutez, je ne vous parlerai pas de l'Iran aujourd'hui! Demain, on quitte Van apres avoir passe presqu'une semaine a se laisser vivre a l'hotel!

Dorothee

Monday, 29 November 2010

Elvis and his motorbike

Hı there,

And so to the penultımate lıttle story of thıs adventure. We are currently ın Van, Eastern Turkey and being lazy. Fıve days eatıng Kebabs, Burek and Lamajun, goıng to the bath, playıng ın a park, plus constant vısıts to an ınternet cafe. Should be on the road for the last week ın a couple of days headıng towards Adana.

Mashad and the money was where l last left off. The elderly but kınd brother ın Vancouver fınally, by telephone conference can you belıeve, accepted our money transfer. We left the next day wıth the plan beıng to come back ın four days to collect the money that Valı, our host, had not at thıs short notıce had enough tıme to put together ımmedıately. We had recıeved money ın Iran whıch ın all cases ıs ıllegal but ıt shows that of course, there are ways around the system. We left the mornıng of my bırthday whıch was great as far as l was concerned plus we had a wınd ın our backs! Small pleasures ındeed but a pleasure all the same. The weather was fıne but begınnıng to be cool durıng the nıght but nothıng uncomfortable wıth our campıng gear. But then after a couple of days ıt all changed. Wınd ın the face and raın. RAIN. The tent started to leak agaın and we were not entırely happy on our bıkes! The tent has leaked sınce the begınnıng and even wıth sealıng the seams, ıt stıll leaked. It's a great tent ın terms of ıt's sıze and general desıgn but ıt leaks! l am sure l dıd a good job wıth the tent seal gluey lıquıd as well, even though ıt shoulden't be needed on a new tent. I could go onto, the 'MADE ın CHINA' rant agaın but l won't. We stopped, wet and mıserable ın a roadsıde restaurant for some hot and fıne Iranıan food and ın fact never left. Untıl the next mornıng that ıs. Even though the chıcken/yoghurt was really good and warm, we never really warmed up. It was now gettıng dark at 4.30 p.m whıch left two hours of lıght left and because the restaurant owner offered the floor upstaırs for next to nothıng and because the raın and wınd was perhaps stronger now, we knew ıt would be an awful rıde to the next town of Quchan. We spent the evenıng dryıng and sealıng our excellent tent, yet agaın and restıng. Next to the paraffın stove kındly lent to us. It hasn't raıned sınce!

Our plan ın Iran was to rıde all the way to Rasht on the Caspıan sea coast vıa Bojnord and Chalus and then, because the Northern mountaıns would be too cold for us, take a bus over the mountaıns to Tabrız and then a traın across the border to Van where we would get back on the road agaın. Thıs ıs exactly what we have done! We had a few problems on the road ıt can be saıd durıng our fırst week on the road. Twıce, Dorothee was harassed quıte ıntensely by two dıfferent men whıle we were bıkıng. Once, when we had stopped for lunch and l was lyıng on the ground restıng, the second tıme when we were on the move. The fırst case was a trucker and hıs mate who stopped, at fırst we belıeved, to say hello lıke all other people do. The strange thıng was that the man who was not the trucker, totally ıgnored me and Oceanne and went straıght up to Dorothee and talked to her. I thought ıt was really just to talk to her but me fındıng out too late and beıng behınd the guy, l coulden't see hıs ıntentıons. Thınkıng Dorothee really understood Farsı, he contınued and as l learnt later, after he was told to back away by the trucker, had wınked and gıven ıronıc smıles to her as well as standıng rıght up to her. It was a bıt of a shock to both of us. Dorothee would be affected by thıs for the rest of her tıme ın Iran especıally as ıt happened a second tıme soon after and for me, as l realısed l really had to be on my guard more and would act as Dorothee's vırtual bodyguard for the rest of the tıme, whıle on the road ın any case. The second guy was a youngısh man on a motorbıke who hunted us for over forty km's but l wasn't makıng any mıstakes thıs tıme and ıt was me who dealed wıth hım dırect and eventually he went away. After that we dıdn't have any problems. It could have been regıonal but who knows as ıt was just ın the East around Mashad. What we do know ıs that everyone thought Dorothee wıth her dark features and scarf looked Iranıan and ıt ıs a common feelıng among some very tradıtıonal Iranıans that women who do not wear the Hıjab properly, meanıng cover all, are prostıtutes! The fact that Dorothee bıked and looked Iranıan was therefore not a good mıx. Probably the fırst tıme for her that ıt ıs certaınly not a good thıng to look lıke the locals ıf we can joke about these thıngs. She was obvıously always ın Hıjab whıch ıs to have your haır covered by a scarf and to have your legs and arms covered, as ıs the law but she dıd not have a manteau, that covers the front of her legs. You can ımagıne how dıffıcult thıs ıs for us as Westerner's to get our heads around, when Dorothee ıs totally covered up wıth a scarf on her head, wearıng baggy trousers and wıth a jacket tıed around her waıst to cover up her behınd. Can you ımagıne a prostıtute ın New York dressed lıke that. It really ıs another World. Sayıng that though, Iran ıs a lot closer to our cultures than Chına for example!

Iran ın general was a bıt lıke a rollercoaster wıth hıgh's and low's almost a constant. We had an entıre breakfast brought to our tent whıle campıng ın stıcky mud and gıven the offer of accomadatıon for as long as we wanted. We were offered tea and lunch l don't know how many tımes. Oceanne had two paırs of socks and her wınter trousers stolen whıle stayıng wıth a famıly ın Tabrız. We had a fantastıc dınner at thıs exact famıly's, brother/son ın law. We were refused entry to a hotel ın Rasht who dıd not want us. We were brought fısh and rıce whıle havıng our pıcnıc ın a park. All of thıs now brıngs me to one of the most genuıne experıences l have ever had. We were on the road and havıng lunch whıle at the same tıme havıng a famıly domestıc when two men arrıved ın a car. Always on my guard when men were at large as ındeed women never were and also keen to get a bıt further towards Gonbad Qabus where we wanted to vısıt tomorrow. l wasn't ın the mood to be socıal but so rıdıculously nıce were they and defınetly trustıng them by thıs poınt, we decıded to call ıt a day and backtrack the fıfteen kılometres to theır home. We never go backwards as goıng forwards ıs sometımes so dıffıcult so thıs was unprecedented! It turned out that thıs famıly was not Persıan but Turkmen. We were, as we already knew ın the Turkmen area of Iran whıch contaıns about 2% of Iran's populatıon. Thıs famıly fed us and showered us and ınvıted more and more famıly members to theır large farmhouse. It was great, and agaın the food was fantastıc as we all sat around the table on the carpet. We started wıth fruıt and tea before the maın meal of chıcken, fısh, rıce and yoghurt. Everythıng always produced wıth a perfect balance of spıce and herbs. We fınıshed off wıth chocolates, sweets and of course, tea. I have a bıt of a problem sıttıng down on the floor at meal tımes as l can't cross my legs properly after breakıng my leg badly when l was younger but thıs slıght paın of mıne ıs always offset by the smıles of the people at the table and ın thıs case ıt was fıfteen others. My new best frıend, the brother ın law of our host, who had a habıt of makıng me laugh by callıng me Peter Crouch all the tıme had ınvıted us for lunch and to stay the next nıght ın Gonbad. That was sıxty km's away and lunch would be at one. It would be an early start then. They ınsısted on gıvıng us a lıft but we defınetly preferred to bıke as that ıs why we were here. They eventually understood thıs wıth a gentle smıle. We arrıved early ın the end. Thıs brother ın law ıs my new best frıend as ıf anythıng we had an even warmer tıme wıth Ahmed and hıs wıfe and three daughters than the nıght before, ıf that was possıble. The gırls who were aged 18, 16 and 14 were completely dıfferent to many gırls ın Persıan households that often are taught to hıde away from male strangers. They dressed ın theır colourful long dresses and scarves that our typıcal of the Turkmen and sat and talked wıth us at all tımes as was normal. It helped that they spoke very good Englısh ın order to translate for Ahmed. I have gıven hım the name of Baba sınce, after one of the characters of Khaled Hosseını's novel, The Kıte Runner. He shall call me Crouch and l wıll call hım Baba. Thıs wıll be the next tıme as l wıll certaınly return to Iran as there ıs a lot of unfınıshed busıness there, ıncludıng buyıng a carpet.

And now to the weather. After re-sealıng the tent and returnıng to Mashad to retrıeve the rest of our money by takıng the bus on a retun trıp from Bojnord ıt has been sunny ever sınce. Cold up here ın the mountaıns but dry and sunny. It has been sunny for nearly four weeks now. Long may ıt last as last year ıt was snowıng here ın Van. Leavıng Valı for the last tıme was sad for us but especıally for hım and Oceanne. For hım as he had not sold us one of hıs trıbal carpets and for Oceanne as she had grown a partıcular attachment to thıs carpet salemen and homestay busınessman. We don't really lıke trıbal carpets preferrıng what they call here, cıty carpets whıch are very popular wıth Iranıans and accordıng to the lonely planet, less popular wıth tourısts. I am not sure about that though as a lot of Persıan cıty carpets sell ın Montreal and also my Father bought, ın majorıty, cıty carpets from the Mıddle East when he was there. We found our perfect carpet ın the magnıfıcent bazaar of Tabrız ın colour, work and desıgn. Commonly called the fısh desıgn ın terms of the form of the central desıgn, however we dıdn't have the cash avaılable. We were ın Iran where tourısts can't go down to the ATM and wıthdraw cash so we just dıd not have enough. Thıs beıng the country wıth the boycott on VISA and Mastercard and anythıng else statesıde. ATM's everywhere but not for us. We were close but not close enough. We were not actually certaın even ıf we had had the money, that the dealer wanted to sell the carpet to us at all. In Iran, Persıan carpets can be complıcated as there ıs one carpet and then there ıs another. They may look the same but one may be totally dıfferent to the other. Age, relatıonshıp to the owner and hıs famıly perhaps, sentımental value. Thıs carpet was hangıng ın hıs offıce and not on the floor so maybe he had an attachment to ıt. Immedıately when we fırst asked about ıt, he dıd not seem so keen to sell ıt. The complete opposıte to carpet sellers ın Istanbul and places ın Chına. We were ın the area of the Bazaar that had the fınest carpets and the most professıonal dealers so maybe we were out of our depth. However, after seeıng hundreds of carpets and not seeıng ONE that was both exactly perfect to both our tastes, we had now found ıt and dıd not want to leave wıthout ıt. But leave wıthout ıt we dıd. We trıed hard, havıng four dıfferent frıends tryıng to get the prıce low enough. We wıll never know ıf we could have left wıth ıt. In all cases the owner, ıf he was the owner dıdn't seem to be bothered. There ıs a pıcture of the carpet on our sıte just to remınd us.

Iranıan culture ıs hard to put ın a box as ın just the regıons that we have passed we saw such a huge dıfference between people. Some love to wear the Chador and would never take ıt off ıf they had the chance. Such as Valı's wıfe ın Mashad as ın hıs own words, 'she loves ıt'. Thıs ıs somethıng that to us before enterıng Iran we could not belıeve. How could you love wearıng a bıg black sheet that takes away your ıdentıty and ındıvıdualıty but love ıt she does lıke so many Iranıan women from tradıtıonal famılıes. I don't know the percentages but ıt could be a lot. Then there are the gırls that hate ıt, such as the women from the capıtal, Tehran who come down to the Caspıan coast beaches to smoke water pıpes and dance wıth musıc from theır smart cars. They just wear the thıgh length jacket aka the manteau and a scarf that ıs lıterally hangıng off the back of theır head. Then on the sıde of the men there are those that are young and blast around on 125cc motorbıkes wıth theır haır greased ınto an Elvıs desıgn wıth tıght trousers that flare slıghtly at the bottom, often wıth bıg shıny belts. The 70's and Elvıs ıs defınetly not dead ın that generatıon. They wıll watch out for any sıgn of a show of behınd from all women desperate to see what they are denıed. They are all perfumed wıth aftershave and dress ın ımmaculate tıght shırts. They look at me wıth my facıal haır and shorts as somewhat as a terrorıst tramp but l don't lıke the 70's style anyway. I do lıke theır bıkes though that are all super-tuned copıes of the Honda CG125 as they are all refused by law to have anythıng bıgger. Only the polıce can. Everyone has perfect shoes as well. There are shoes for sale everywhere ın the cıtıes and towns, most of whıch l actually wanted to buy. After the Elvıs boys there are the adult men who mostly thınk Ahmadınejad, the presıdent ıs crazy and to blame for all theır problems such as the restrıctıons and lack of jobs etc. Few talk about the guardıan councıl and the Ayatollah's whıch are led by supreme leader Ayatollah Khameneı who the presıdent must answer to. Some do, complaınıng that all the top educated posıtıons are taken by the relıgous ıntellectual elıte but most blame the Presıdent. Out of fear or ıgnorance l do not know. What we do know ıs that the securıty polıce are everywhere and that young Iranıans often fınd ıt hard to make true frıends not knowıng ıf theır school mate has joıned the securıty polıce as ıt ıs a well paıd job ın a country where ıt ıs hard ıf not ımpossıble to fınd a job ın your domaın. A massıve percentage of Iranıans go to, and graduate wıth a master's from unıversıty but end up workıng ın a restaurant or sımply leavıng the country because they dıd not follow the relıgous clerıcal route. Thıs means Iran loses theır ıntellectuals meanıng that Iranıans are the most hıghly educated ımmıgrants to the west and Iran loses out ın development. The guardıan councıl don't seem to care as long as the Islamıc Republıc stays ın place. It ıs a strong country nevertheless producıng all ıt needs and doıng busıness wıth Chına ınstead of the west. The securıty polıce survey all e-maıls between everyone and anyone to fınd out who could be a potentıal counter-revolutıonary. Thıs works, as an e-maıl from Dorothee's employer's ın Canada, who happens to be an arm of the Government of Canada, was stopped and never got to her, not even beıng returned to sender! Most people wanted to talk poılıtıcs wıth us and we dıd talk back but trıed never to judge, as ıt was ımpossıble not to say anythıng. We got out of the country alıve so l would say all ın all, ıt's not terrıble to talk government. It's dıffıcult not to, when Ayatollah Khameneı and the Republıc's founder and lıberator, Imman Khomeneı are lookıng down on you from every buıldıng. Along wıth those two there are photos of the Iranıan martyrs who dıed fıghtıng durıng the Iran-Iraq war of the eıghtıes, along all the maın avenues. All blessed to go to paradıse. Along wıth them you wıll fınd donatıon boxes everywhere, even out ın the stıcks, that the Government wıll take and then dıstrıbute to good causes. A good ıdea ıf the money goes to the rıght place as Iranıans love to gıve.

Iran ıs huge and we saw such a small part but ın just what l saw l had a fantastıc tıme. The mountaıns after Bojnord were beautıful as the sun was low on the horızon. We had fought our way up ın a bugger of a headwınd but then came down the other sıde to green forests and wıld boars on the descent down to the Caspıan sea. The food was ıncredıble ıncludıng sımple thıngs lıke bread that l mostly always had to queue for as everyone else dıd as ıt ıs made fresh ın these huge ovens only at the rıght hours of the day. Queue's are seperate for Women and for men as ın buses where the women enter and sıt ın the back wıth the men ın the front. These thıngs are strange and not natural for us but after a month we grew to accept ıt but ıt ıs really sılly. Iranıans are bıg fans of freshly squeezed juıce and mılkshakes that are sometımes really sweet but all are really good ıncludıng my favourıte, pomegranate juıce. Juıce bars are everywhere as well as sweet pastry and cake shops. Large supermarkets were often not to be seen, replaced by tıny cornershops that are also everywhere. When l went to go shoppıng for supplıes for the road, l would fınd everythıng ın these lıttle shops that would sometımes reach to the ceılıng ıncludıng my all tıme favourıte flavour of crısps. LEMON.

Our journey along the Caspıan sea whıch ıs the largest enclosed body of water on Earth as most of you wıll know was wıthout ıncıdent. We sometımes camped on the beaches whıch were dırty ıt has to be saıd but that dıdn't deter the holıdaymakers from Tehran. Iranıan fıshermen stıll fısh from the shore pullıng the nets ın by tractor! One mornıng we had an old local scare us a bıt as he was rıdıng along wıth hıs frıend on a motorbıke shootıng wıld dogs but sometımes a bıt close to the tent. They spread dısease and kıll the bırds whıch ıs very rıght l guess. Dorothee was havıng words wıth hım however. We were also ıntervıewed by a local journalıst ın Nowshahr and had to rıde three tımes round a roundabout for pıctures and a vıdeo! We were of course careful not to talk about polıtıcs! Somethıng Iranıans do all the tıme ıs pıcnıc and drınk cay whıch ıs tea. On the sıde of an autoroute, ın a fıeld wıth cows or on a dırty beach. Everywhere, as they wıll always have a thermos, a carpet to sıt on and a small stove ın the back of theır car. In a cıty bus a boy wıll be sat on a carpet next to the drıver makıng tea for hım. Outsıde most shops on the road, ıs a samovar contaınıng hot water for cay.

Now after that bus and traın journey we are ready to go agaın. The traın was easy enough for the baggage wıth someone else doıng most of the work but the journey was another matter. It was a sleeper traın but because we crossed the border we were woken up twıce to exıt Iran and then agaın to enter Turkey. I had a terrıble mıgraıne type headache when we had to exıt Iran and the queue was hell but Turkey was a lot easıer and my headache was gone. Exıtıng Iran was long as they woulden't let us back on the traın to sleep as the customs dıd a full check of the traın whıch took hours. Sleeper traın my bum. The bus was more or less the same as the other bus we have took. Not lettıng me put the bıkes ın and doıng theır best to damage them. Luckıly not thıs tıme but they get me all annoyed doıng ıt!

It ıs great to be back ın Turkey. I love Van. Beer agaın, tea houses wıth theır lıttle stools and tables on the pavement, kebabs, burek pastry, lamajun pızza, baklava, hamamı baths, mosques callıng for prayer and musıc ın the street. I swear l could lıve here ın the mountaıns and clear aır. Yesterday we dıd a tourıst thıng to see the 10th century Armenıan church on Akdamar ısland ın Lake Van and then to see the famous Van cats that have dıfferent coloured eyes and are pure whıte ın colour. Quıte strange really.

Oceanne ıs on top form, always smılıng and recıevıng gıfts of chocolate, sweets, bıscuıts and now ın Turkey, money! Not tıny amounts eıther. She gets her cheek pınched at all tımes as ın Iran and now just as much, here ın Turkey. Takes ıt ın her strıde as l do myself now. We lıke ıt ınfact as the chıld ıs kıng ın thıs culture. She runs and runs everywhere, especıally ın the street and loves to be chased as we have to anyway! Now we wıll head East, fırstly by bıke wıth the rest by bus ın order to get to Istanbul where l wıll wrıte one more tıme.

All the best, Rupert

14,247 km's and 35 flats.

Friday, 26 November 2010

Van - Turquie - Libre d'esprit

Merhaba,

14158 kms en un peu moins de 14 mois de voyage. Dernier pays, la Turquie. Nous y sommes de retour et en sommes tres heureux! Je me sens personnellement plus libre psychologiquement, et physiquement sans foulard sur la tete. Les hommes me disent bonjour et je n'ai pas besoin de baisser les yeux quand je marche dans la rue pour ne pas croiser le regard d'un homme. Nous sommes maintenant au Kurdistan, probablement la region la plus musulmane de Turquie et c'est pourtant bıen different de l'Iran. Les gens sont heureux dans la rue. Bref, je parlerai de l'Iran une autre fois car j'ai beaucoup a dire. C'est un pays qui merite d'etre visite. Les hommes l'apprecieront d'autant plus!

Notre fin de voyage approche. Nous avons un billet d'avion pour le 20 decembre Istanbul-Glasgow. D'ici la, nous pensons pedaler 7-10 jours en direction du bord de mer, Adana probablement, pour rentrer ensuite a Istanbul. Ici, ce sont les montagnes et l'hiver. C'est pour cela que nous avons decide de ne pas aller en Armenie ni en Georgie. Depuis Rasht, sur la cote de la Mer Caspienne, nous avons pris un autobus jusqu'a Tabriz, puis hier, un train jusqu'ici. Fatigues de voyager, et oui, cela arrive... nous ne voulions pas passer un 2e hiver en velo. Oceanne, plus que 3 ans, a un grand besoin d'etre avec d'autres enfants. C'est le temps de rentrer.

Nous serons du 20 au 28 decembre dans la famille de Rupert en Angleterre. Puis du 28 decembre au 5 janvier chez mes parents a Toulouse. Ceci peut-etre un 1er point de rencontre pour ceux qui sont interesses a passer par la. Dites-moi, dites-moi! Puis ce sera un passage a Stuttgart chez mon amie Isabelle jusqu'au 10 janvier.

Nous rentrons a Montreal le LUNDI 10 JANVIER. Nous aimerions pouvoir vous voir. Nous organisons un ¨pizza-biere¨ (ou boisson non alcoolisee pour les musulmans, les femmes enceintes, et ceux qui n'aiment pas l'alcool) a partir de 17h30 chez mon amie Dominique dans Villeray. On vous demande d'apporter votre boisson et on commandera de la pizza! Malgre toute la fantastique hospitalite que nous avons recue tout au long du voyage, nous n'en prendrons pas exemple. Oceanne sera aussi tres contente de jouer avec des enfants! Ils sont donc les bienvenus. Nous sommes conscients que c'est en debut de semaine, mais votre passage n'a pas besoin d'etre long. Juste le temps de discuter un peu avec chacun de vous. Contactez moi moi si vous voulez les coordonnees de Dominique. Cela me permettra aussi d'avoir une idee du nombre de personnes.

A bientot!

Dorothee

Tuesday, 16 November 2010

Iranian dreams and plans

Hi there,

I wanted to share our plans and expectations for the end of this adventure that has given us so much as a family and as people. We are still very much, 'on our trip' as it were but things have already been put in place for the return to; the normal life! We thought it was getting cold when we were still in Mashad waiting for our money and this was somewhat confirmed on the first couple of days biking when we had rain, cold nights in the tent and having to take refuge for the night in a restaurant as the rain and even stronger wind bashed against the windows. It wasn't fun and after last winter, we were not looking forward to dealing with it again especially with a young girl who needs to play outside. Then, it all changed. Sun, for ten days and more encounting. I hope it doesen't change as we're meant to be in the wettest region of Iran, the Caspian sea coast. We are currently in Nowshahr and will be heading towards Ramsar and Rasht tomorrow. Biking was expected to take less of an importance since Mashad but we kind of got a second wind after the money story and then the weather. It's never exactly easy with mountains and wind sometimes but neither is it hugely difficult. I realised that although our luggage is pushing 70 kg's each, the entire bike with trailer for each of us means the entire contraption that we pull is up to a 100 kg's each. This shows what a great machine the bicycle is and how anybody can get out and do this with a child or even two and just stop perhaps only thinking about it. Doesen't have to be a huge trip, doesen't have to be expensive either. Back to the plans, don't want to get too much into a role of expert because that is not the message.

After Rasht we will spend some time in Tabriz shopping and spending some time as tourists before heading into Turkish Kurdistan where we will bike our last kilometres hence closing the circle of our trip and route which will end up as Edinburgh to Beijing, from two ends! We will be really happy to finish our trip in Turkey and even more happy that we will be flying out of Istanbul as we all love that city. Infact, the country as a whole. The food, the people and the constant tea drinking. It's a bit like Iran without the chador and with beer if you like. I would describe Iran as vice-versa. Funnily enough l am not missing beer here. Treating it as a kind of cleansing operation after too much alcohol in China and Central Asia. We will therefore fly from Istanbul to Glasgow on the 20th of December after some relaxing and perhaps a party over what will probably be our last five days of the journey. Christmas in England and New Year in France before a return to Montreal and work and the future. First priority, a brother or sister for Oceanne! If anybody has plans to meet up in any of those places including Istanbul then please let me know, so that l can arrange things in advance. I am of course really excited to see any of you! I am also, l will warn you, expecting a beer or two, any drink infact, in exchange! I passed 14,000 km's ridden today pulling that weight l mentioned earlier so l am obviously in buoyant mood.

Much love, Rupert, Dorothee and Oceanne

20 Countries, 14,024 km's, 35 flats and 13 tyres

Sunday, 31 October 2010

The Twilight Zone

Hello from Mashad, Iran!

I thought while l had some time on my hands l would enlighten you all with stories from the deserts of Central Asia and now officially, the Middle East. The last time l wrote we were taking a short rest in the city of Khojand, Northern Tajikistan before moving onto and back into Uzbekistan. It is difficult to criticise, judge or whatever when talking about a country as you are essentially a guest but everyone else always asks, 'what was your favourite place' etc, so you always end up doing it and we do it naturally anyway! I will judge Western Uzbekistan then. It was not a patch on Eastern Uzbekistan and the Farg'ona valley. I do not know if it is because the cities of Bukhara and Samarkand are essentially made up of Tajiks instead of Uzbeks or if it is because they are full of tourists but whatever it is, the welcome is so different and much more based around the money in your wallet than genuine warmth. We did however have many good experiences especially with our kind hosts in Samarkand. This was particularly special for Dorothee as we arrived the day before her birthday and Samarkand was a city that she had been looking forward to see, since even before we left Canada. I therefore had an afternoon to prepare the chocolate fest arranged for her!

Samarkand and Bukhara are full of beautiful monuments but sometimes they are made altogether sterile as life is banished from them and only the richer tourists frequent them instead of the locals who used to have markets in the squares surrounding them. Somehow, in my view the President has got it wrong but l don't really think he cares. Revenue is more important and the bus-loads of tourists from France and Germany perhaps do not care if these sights feel like a museum. They are in all cases worth seeing though especially on a late night walk when all is quiet and no-one is trying to sell you something just because you look like Captain America. I do have this problem that everyone in Central Asia thought l was from the U.S.A. A very disquieting and annoying thing but l just had to accept it.

Entering back into Uzbekistan after leaving Khojand was totally different from the simple exercise than before Andijon when we were the only clients. All bags off the bikes and through a scanning machine. A right pain in the bum. The very brusque woman in charge who was ranting in Russian to almost everyone gave me a direct insult. The cheek. 'I'm just a simple tourist' was having no affect on her at all. She said in total irony, "well aren't you a clever boy then?", when l filled just one customs form instead of in duplicate. If they wanted two copies then they should have had that clever paper to make copies without me having to write everything twice. Maybe l was just tired with the sun but l was very happy to leave before any more problems. Some of the guards were a bit drunk as well and not in the least helpful. It was a busy border but even with that, it didn't need to be slow and such a painful experience. We camped in the cottonfields that night as it had been getting late at the border and we had no other choice. These are the famous fields that are irrigated from the southern rivers of Abu Darya and Syr Darya that are drained into the very thirsty cottonfields instead of into the rapidly disappearing Aral sea. That is probably the biggest environmental man-made disaster in our history and no-one talks about it anymore. I wish more than most things, that blown research money should be directed to situations like this instead of the world's favourite topic, climatic change. Or even the starving in Africa.

While we were on the road towards Jizzax via Bekobod we continued to be welcomed by everyone with cars slowing down talking to us and constant waving. We were invited onto a farm for lunch where l was shown around while Dorothee was left in the house preparing lunch! It is still a very male-orientated society where gender specific activities are not crossed. I went out to see the children picking cotton as it was time to bring them lunch of bread and soft drinks.We stopped on the way to deposit two bottles of vodka to a group of men who were, in the midday sun boiling up a huge cauldron of lamb on a fire that could have been for the kids to go with their bread but l am not entirely certain of this! I think they treat them quite well but it could have equally have just been for their masters who would soon get busy drinking under the strong temperatures. I coulden't do it and infact the following day before arriving exhausted in Jizzax l suffered acute heat stroke with terrible bowel movements and cold sweats. An awful feeling. It lasted a couple of days as well. Their lamb was really good though! Haute cuisine in the cottonfields. Perhaps the worse thing about this was that our hotel in Jizzax had no water. I guessed the worst when lined up along the wall of the very simple bathroom were 6 old mineral water bottles full with water. The long and short of it was that it was going to take me a lot more than six bottles to get me through a night of my frequent toilet visits! Luckily we acquired some large buckets later. During this heat stroke period we had to do a quick return journey to Tashkent by share-taxi to begin the Turkmenistan visa process that would take ten days. Been driven at a zillion million miles an hour by an Uzbek taxi feels like hell when ur ill and then the whole, 'being treated like a bear behind a cage detail at the Turkmenistan embassy really pushed my good humour. Share-taxi drivers in Central Asia are the biggest ever, sharks and you have to bargain like hell with them or they'll take you for a ride far too easily. To get back to our famous hotel in Jizzax, where we had left our bikes while in Tashkent led to an interesting episode. It was dark when we arrived from Tashkent, so when we were dropped in the centre of Jizzax in a different place to where we had left, we were totally disorientated with only the knowledge of the bus number that passed in front of the hotel. We found the right bus but sadly the wrong direction as the bus driver didn't know our hotel. We ended up doing a tour of  Jizzax not knowing where the hell we were going. It took a group of drunken Uzbeks to get in and help us out and it was massive celebrations all round when we finally got there. The whole bus was cheering the discovery of this hotel. When the driver tried to charge us double for our little tour we and our drunken friends were having none of it which led to more cheers! The ridiculous thing was that our hotel had been two minutes walking distance from where we had first got off the bus from Tashkent! We survived though and were soon back on the road to Samarkand feeling quite a bit better. If all went well after visiting Samarkand we would be able to come back yet again to Taskent to claim both our Turkmen and Iranian visa's in one glorious couple of days. You can see how complicated the whole process of travelling in this part of the world is but still worthwhile definetly. Something easily obtained can never be ultimately satisfying. One of those ridiculous things in our nature.

The road to Samarkand was without incident and our time before we took a bus back to Tashkent pleasant enough especially Dorothee's birthday. I love B+B Bahodir, my personal favourite place to stay so far on the journey and it is a very beautiful city as we found out visiting all the sights. Leaving the bikes again to head back to Tashkent we took the bus and although it was an old bus from France with us three the last to be packed on, it wasn't bad at all and we didn't have the added stress of finding somewhere to put bikes, traliers etc. We decided to go and stay in a a backpacker place in the big smoke but it wasn't really. One of the cheapest places to stay in Tashkent but it was still around $30, that being the minimum price in the capital. It was clean and quiet, not what you would expect of a hostel type place. We wanted noise and action as Oceanne loves to play with other travellers. They are her favourite places to stay. Play is a big thing for her now and we see that it really is time for her to spend most of her time at kindergarten so that she can play with children instead of with adults. There are always times when she plays with children in parks but it is not enough. We were so dissapointed with the funeral atmosphere at Gulnara guesthouse that the next day after visit No.1 to the Iranian embassy we went to see Ali's B+B that was reputed to be slightly more wild. It was wild definetly but closed down by the police for reasons we do not know, perhaps because Ali is just too eccentric. We had a fantastic afternoon drinking vodka and eating and then there was dancing with Ali and his friends + family! All male l might add. It was fun but there was no chance to stay there due to the fact that you need to register all your nights while in Uzbekistan with all the hotels that you stay in. We camped a few nights so it was even more important. The fact that we never got asked for our hotel slips exiting the country doesen't make us feel any better but then others that we know, were.

Luckily Gulnara changed completely the next night as Mike, another Canadian cyclist who we had met in Samarkand arrived swiftly followed by Dino and Simone, two Italian guys cycling from Venice to India with Simone who was on the back and infact, partially sighted along with some other travellers including Darren from Sheffield. It was really great to spend time with these people during this particular visa hunt. It took us three visits to the Iranian embassy to get our visa as Dorothee's application had to be verified as it had been first rejected, before been accepted under appeal from our agent. I am pretty certain now, after reading some literature that it is because she is a Canadian woman as since 2003 when a Canadian woman journalist died mysteriously in a Tehran jail, diplomatic relations and therefore visa's have been particularly difficult for Canadians to obtain and maybe even more so for women. Anyway after checking this with the foreign ministry in Tehran we got our visa the next morning followed by our Turkmen visa in the evening after more waiting behind the big green gates. The same day, at the Turkmenistan embassy infact, we had met a French family with three children travelling in a campervan across and around Asia and so that afternoon we had tea in their van. I had already realised that this type of transport would be for our next big trip and it's good to see that we could see how well it works. This may be happening for us quite soon infact. Perhaps North Cape to Cape Town if the wife agrees! In the evening we went out for dinner with our three cyclist friends followed by large amounts of the reputed, even if they sell it in plastic bottles, Sarbast Original. I rate it as a decent beer! It was a really good night. I will add a special note for Dino and Simone who on the same day decided to call it quits on their trip due to personal differences and too much stress and effort for their upcoming visa battles and the fact that Simone relied so heavily on Dino for everything due to his illness. They were flying back to Venice and so Dino gave me his technical biking shirt which l was very happy with, even though it's not giving us much luck at the moment. More of that later. Dino was a great guy and l wish him all the best for his next trip. They were both typically passionate Italians and it was like watching a TV drama watching the split happen before our eyes.

Off we then went to Bukhara after picking up our bikes in Samarkand. It was a bus to Sarmarkand and one more night at B+B Bahodir before the Sharq 'express' train to Bukhara. It was again a right deal to get our stuff on the train as everyone else just had one bag so we weren't very subtle. I had to work with two guards as one guy said, "no bikes" even though at the ticket office it had not been a problem. You can never be sure with our mountain of stuff, that l can assure you. The plan in Bukhara was to get our money out of the bank before we left Uzbekistan for our whole trip through Turkmenistan and Iran. Ashgabat, the capital of Turkmenistan is the only option in that country to get money and as we were not going there, we had to do it here. Normally it shoulden't have been a problem, maybe we were tired and not thinking clearly but the thing was we arrived on a Friday evening and had to leave on the Monday morning before our Uzbek visa expired. It had to be Monday morning at the bank then. Big problem though, Tashkent had sent the city no currency. It was a very stressful morning charging around the city on my bike trying to find some money knowing that we had to get on our bikes as soon as possible. The best l could do was 130$ at a four star hotel. This was not good enough for all Iran obviously and there was no time to wait till tomorrow, go to Tashkent etc. Looking back we should have got organised a week before but with the visa issues and also carrying around that amount of cash, we didn't think we needed to. The thing is, other travellers we have since met had little problem getting their money for Iran in Bukhara so l feel really hard done by. Just another hurdle to cross yet again. It's certainly far from plain sailing at the moment and with winter fast approaching we're not very happy again. We really believed we had no more logistical problems to overcome. We are in Mashad, Iran and still the question of money is not solved. Visa and Mastercard do not exist for cash advances here because of the boycott against the U.S.

Before all that we had to race across the desert that is Turkmenistan. 480 km's in a little over four days. It was barrenly beautiful but obviously very rushed with early morning starts to get around the fact that it was dark by 6.30 p.m. We did have contact with the enthusiastic Turkmen's on the road and also when we camped on the grounds of a farming family outside the city of Mary. They were very curious and we enjoyed our time with them especially in the evening when they all came to the tent and when we had breakfast with them in the morning. We were invited to sleep at a police checkpoint the night before that, right in the middle of the most barren desert stretch so we camped down on their office floor. That was after being given a huge watermelon that of course we coulden't finish. It was mammoth. We had to get a lift right at the end of our traverse with an Iranian trucker about 80km's from the border of Iran as the border closed at the end of the afternoon and as we had got sent 70 km's the wrong way by another Iranian trucker the evening before, we ended up not being able to get to the border ourselves. He balanced our bikes underneath the trailer and jammed all our bags above the wheels. The trailer's went behind the cabin between the truck and trailer. Most things were not attached so we were concerned but it turned out alright apart from me standing on my sunglasses. An Iranian trucker helped us get out of an Iranian trucker's mistake. We were actually standing at the right intersection at the time of asking the original Iranian truker which way to go but he obviously didn't know that road, which all cyclotourists have taken but maybe it is simply not allowed for the trucks. Who knows. It might have been a blessing in disguise actually as if we had taken the right road we hadn't originally planned to arrive at the border till 5 p.m as we had read that is when the border closed. This is not true at all as in effect we arrived at 4.27 p.m and it was closed. Our trucker friend told it would be closed at 4 p.m but we chose not to panic and put our bikes back together in a calm atmosphere even though it was after 4. We chose not to believe it. Our worst fears were confirmed when all the truckers on our sprint to the border were showing their hands in a cross formation to note us of our fate. We continued to ignore this! Our 5 day visa was up so we had no choice but to get out of the country. The Turkmenistan customs gates were locked on arrival so that was that then! We had to plead, obviously, and luckily as Iran was one and a half hours behind Turkmenistan, if we could just get through this side of customs, then Iran would be still open. That is how it happened. We were let through the gates, shuffled very quickly through customs, a quick stamp on our passports and then out through into no-mans land. Dorothee had to get her scarf and trousers on, in preparation for Iran but apart from it getting dark at 4.30 p.m in Iran now and a bit of a wait while they checked us out in passport control, we were in Iran.Yeah! We were exhausted and luckily it didn't take long to find a hotel on the outskirts of Sarahks on the road to Mashad.

After crossing more desert to Mashad and having another Iranian trucker give me his sunglasses during a lunch time desert stop with tea included of course; we are now staying with Vali and his family in his homestay. Every cyclist we had met had said to stay here and had given us his card. A cyclist that we met near Turkmenabad after crossing into Turkmenistan had insisted that instead of taking the train to Ashgabat, we should cycle through Turkmenistan which indeed we had originally wanted to do before the Bukhara bad luck and get our money with Vali. A carpet salesman, he had a brother in Canada so we could easily transfer money between our account and his brother's and then Vali could then forward us the money. The short version is that yes, this should have been simple but indeed it is not. Vali's brother is not accustomed to online banking being 65 years old and used to visiting his branch. He needs to be, in order to accept our transfer as there is no other way to do it from a distance. We are trying but we want to get moving. We were exhausted when we arrived here with very hard and intense biking but mentally because of this story, we have not rested at all. It is a big shame because so far l love Iran and Mashad's holy shrine was very moving with all the emotional pilgrims surrounding us during prayer. Dorothee is finding it hard to adapt because for women it is obviously a lot different but l think she is now adapting more. Maybe we will leave soon but l think in all cases the trip has progressed into the period where it is reaching it's conclusion and biking is not going to be the number one priority anymore. The direct route to Turkey through that border might be more likely instead of the detour through Armenia and Georgia but we will wait and see how much visa time we have left and how this years early winter will be like. Also when we can get our money! It's my birthday tomorrow so maybe that we be an ideal present.

All my thoughts to you all, Rupert.

Saturday, 30 October 2010

Turkmenistan, une course contre la montre

Salam,

Depuis le Kirghyzistan nous disons bonjour de cette facon, et cela s'applique toujours ici en Iran. Nous sommes a Mashhad ou nous nous reposons quelques jours apres avoir termine notre course contre la montre au Turkmenistan. En voici les faits.

Nous etions a Buxoro en Ouzbekistan. Nous y sommes arrives un vendredi en fin d'apres-midi (information importante pour la suite des evenements!), y avons passe la fin de semaine a faire du tourisme, et le lundi nous devions partir en velo pour etre a la frontiere avec le Turkmenistan le plus tot possible le mardi 19. Notre visa de transit pour le Turkmenistan etait de 5 jours (tres difficile d'obtenir un visa de touriste pour ce pays), soit du 19 au 23 octobre. 5 jours pour faire 418 kms. De plus, nous savions aussi que nous devions prendre tout l'argent necessaire pour le prochain mois a Buxoro, car il est impossible d'avoir de l'argent en Iran, pas d'utilisation de carte Visa et Mastercard, difficile transfert de fonds, et seulement a Asgabat au Turkmenistan.
Lundi 18 octobre. Rupert va des l'ouverture a la banque puisque nous devons avoir notre pleine journee de velo pour etre le plus proche de la frontiere. Arrives vendredi en fin d'apres-midi, nous n'avons pas pu y aller avant. La connection ne fonctionne pas avec sa carte Mastercard dans une 1ere banque. La 2e banque dit qu'on est lundi matin et que Tashkent ne leur a pas encore envoye de Dollars. Les coffres sont vides. Il nous faudrait attendre mardi 19 (dernier jour valide de notre visa en Ouzbekistan), mais sans garantie d'avoir 2000$. Il y a aussi une banque dans Asia Hotel. Rupert vide le coffre, 130$! Il nous faudrait la aussi attendre le lendemain pour avoir seulement droit a 200$ par personne! Avec tout ca, il est deja midi. Une 1/2 journee de velo perdue. Que faire? Un aller-retour a Samarkand? A Tashkent? Pas assez de temps pour pouvoir revenir a Buxoro et se rendre a la frontiere le lendemain. On abandonne donc l'idee de traverser en ligne droite le Turkmenistan. Encore une fois un transport public. On devra prendre le train de Turkmenabad a Asgabat, on espere le mercredi 20 (14 heures de voyage) pour essayer d'avoir de l'argent la-bas le jeudi 21 puis de revenir vers Mary le vendredi 22 pour pouvoir sortir le samedi 23. Sinon... En Iran sans argent pendant un mois, impossible! Alors on se croyait libre d'esprit, prets a pedaler, une fois de plus un nouveau probleme arrive. On pedale l'apres-midi. Les jours racourcissent. A 17h30, 18h au plus tard, on doit s'arreter. 3h24 de velo. 58.41 kms.

Mardi 19 octobre. Lever matinal. 6h. Pas le choix. On est a 30 kms de la frontiere. Nous y arrivons vers 11h. Parfait. Lunch au Turkmenistan dans une chaikana. Nous mangeons a la table de femmes qui arrivent les unes apres les autres en voiture, changeuses d'argent. Surprise pour nous de voir des femmes au volant,surtout par ici ou il n'y a pas de ville, juste un poste frontiere! Sinon, ce sont surtout des camionneurs de transport international. Nous reprenons la route dans le semi-desert turkmene et nous croisons un cyclotouriste anglais qui va changer notre destinee! Il nous parle de Vali a Mashhad en Iran. Cela fait le 3e cyclotouriste qui nous recommande d'aller chez lui, aussi l'hote d'un B$B. C'est notre sauveur pour l'argent. Il a un frere au Canada a qui nous pourrions surement transferer notre argent. Nous traverserions donc le Turkmenistan en velo!... On arrive vers 16h a Turkmenabad. Telephone a Vali. Pas de probleme, il peut nous aider :) On a juste 130$ jusqu'a Mashhad, pas de nuit a l'hotel ici. Epicerie pour les prochains jours dans le desert et on quitte la ville juste avant la tombee de la nuit pour camper des le 1er champ trouve. 91,65 kms aujourd'hui. 5h09 de velo plus le passage de frontiere, pas trop long, on a eu de la chance.

Mercredi 20 octobre. Lever 6h30. Pas de niaisage. 4 jours pour 400 kms. Une longue journee de velo dans le desert. Il fait frais le matin et en fin de journee. Rien a voir avec la Chine, c'est beaucoup plus supportable. De plus, on a un vent du nord qui nous pousse et nous rafraichit. La route est d'excellente qualite. Tout va bien. 17h30. 114.98 kms. 5h49 de velo. A un poste de controle, un policier nous propose de passer la nuit au poste non occupe. Je redoute un peu les serpents et les scorpions du desert alors j'accepte avec plaisir! Pour la 1ere fois depuis Buxoro, on s'arrete avant que la nuit ne tombe. On a un peu de temps avant d'enchainer la routine du soir... On souffle. Il ne manque plus que la biere mais le policier nous apporte de la pasteque!

Jeudi 21 octobre. Lever 6h30. Nous devons atteindre Mary aujourd'hui. Une grosse journee. Les kilometres jusqu'a la ville ne diminuent pas au fur et a mesure qu'on avance. Il est 18h, on pedale encore. La nuit arrive et on ne peut pas arriver au centre-ville pour trouver un hotel dans l'obscurite. On s'arrete chez quelqu'un juste a cote de l'aeroport de Mary. On demande a camper sur leur terrain. 6h45 de velo. 129,80 kms. On est extenue... Et ce n'est pas encore termine. Il fait nuit et commence a faire froid. On plante la tente entoures de nos hotes, une famille turkmene avec 2 enfants entre 16 et 20 ans. Ils nous offrent a manger, offrent des chaussons tricotes par la fille a Oceanne.

Vendredi 22 octobre. Des notre reveil, nos hotes sont au pied de la tente et nous invitent a prendre le petit-dejeuner chez eux. Vraiment sympathiques. Meme si on passe rapidement ce pays, on arrive a avoir d'agreables contacts sur la route. Le petit-dejeuner s'eternise. Oceanne joue. Seance de photos. On n'a pas de polaroid. Ils veulent qu'on aille en ville pour imprimer les photos et leur donner. On doit leur montrer notre visa pour qu'ils comprennent qu'on doive les laisser. Epicerie express a Mary. Notre journee de velo se passe bien. On est dans les temps jusqu'a Hanhowuz. On prend meme le temps d'apprecier le desert a sa juste valeur :) Pour se rendre a Sarakhs, la frontiere, il y a la grande route classique que les cyclotouristes evitent car elle rajoute au moins 50 kms,soit une demi-journee de plus. Et il y a une petite route sur les cartes qui part de Hanhowuz. Nous prenons soin de demander notre route et le policier nous dit que l'intersection est apres un pont dans 3 kms. Apres 1 km, nous passons un pont et trouvons l'intersection. Nous hesitons. La distance ne correspond pas... Un camionneur iranien s'arrete. Il nous dit que ce n'est pas ici. Dans 3 kms (signe avec ses doigts) apres un pont. Ah bon. 3 kms plus loin. Rien. 10 kms plus loin. Rien. On redemande. On nous parle maintenant de 20 kms! Le camionneur ne voulait pas dire 3 avec ses doigts, mais 30! Et il parlait de la route principale que les camionneurs empruntent. Qu'est ce que 50 kms de plus pour eux?! Nous avons rate notre intersection. 10 kms le vent de face pour y retourner ou 20 kms pour trouver l'autre route? Nous choisissons la 2e option. 18h. La nuit tombe. 5h57 de velo. 106.76 kms. La fatigue s'accumule. Nous faisons des erreurs de jugement. On plante la tente dans la nuit. Encore une fois. Oceanne est tres cooperative dans tout cela. Tres bon esprit, cela nous aide beaucoup dans ces situations. Nous sommes presque convaincus que nous n'arriverons pas a la frontiere a temps demain.

Samedi 23 octobre. Nous nous disons que nous pedalons ce que nous pouvons et qu'on arretera un camion pour la fin. La dite intersection n'etait pas a 30 kms, mais a 40 kms. Puis nous avons un autre 100 kms a faire. Mmm... Avant la fermeture de la frontiere que nous pensons etre a 18h? J'ai un mal de dos musculaire depuis 3 jours. Il ne passe pas. Douleurs aux jambes. On ne roule plus vers le sud, mais vers l'est. Le vent n'est plus a notre avantage. Pause biscuits. Une famille s'arrete pour nous saluer et nous prendre en photo. Elle nous offre pain, biscuits, eau, bonbons. Elle semble tres touchee de nous rencontrer. Nous aussi! Cette route est une ligne droite qui ne donne jamais l'impression qu'on avance. Alors qu'on s'arrete pour le lunch, un camionneur iranien s'arrete pour savoir si tout va bien. On saute sur l'occasion pour lui demander de nous ammener a la frontiere. On charge tout comme on peut sous la remorque et entre la remorque et le camion. Les velos ne sont meme pas attaches mais juste bloques. Notre ami iranien est vraiment sympathique. Il nous dit que la frontiere ferme a 16h! Meme par l'autre route, on ne serait jamais arrive a temps... Et on n'aurait surement pas trouve un camion pour nous prendre. Quand je dis que tout arrive pour quelque chose, on a trouve pourquoi on s'est trompe de route! Arrive a Sarahs, la police nous dit que la frontiere ferme a 17h. On prend donc le temps de manger un peu. Puis on sprint jusqu'a la ligne d'arrivee. Les camionneurs en sens contraire nous font signe que c'est ferme... 16h20. C'est ferme. Notre camionneur avait raison! Extenues, essoufles, on montre nos passeports. Notre visa se termine maintenant. On DOIT passer. On montre Oceanne. Cela fait sourire les personnes a la frontiere... La femme passe un coup de telephone. O.K. On ouvre les portes pour nous! Vite, vite. On a juste a signer les formulaires de douane, ils les rempliront pour nous. On ne passe pas nos velos et bagages aux rayons X. Vite, vite, le poste de l'Iran va fermer et on ne peut pas rester pour la nuit dans le "no man's land". Autre sprint. Vite, j'enfile mes pantalons pour couvrir mes jambes. Vite, je mets ma veste. Je degouline, le soleil tape encore fort. Vite, j'attache mon foulard. Bonjour Iran! Nous passons un peu plus de temps ici, mais dans l'ensemble, nous n'avons jamais passe une frontiere en aussi peu de temps!!!

Sarakhs. Iran. La course est terminee. Ouf! Un hotel. Nous y passons la nuit, prenons le temps qu'il faut le matin pour dejeuner et faire notre transfert d'argent par internet a Ali, le frere de Vali habitant Vancouver. Cela me fait bizarre de devoir penser a mettre mon foulard avant de sortir de ma chambre d'hotel. T-Shirt a manches longues, pantalons legers, je suis prete pour les 2-3 jours de desert iranien jusqu'a Mashhad. Voila, nous y sommes. Nous nous sommes reposes 4 jours et devrions reprendre la route en direction de la cote de la mer Caspienne demain. Nous sommes prets!

Je ne peux pas mettre de photo sur picasa en Iran. Vous attendrez notre sortie du pays! Cela fait une semaine que nous sommes ici, et ce n'est pas ici comme ce qu'on en dit par chez nous. Ah les medias!...

A bientot pour d'autres nouvelles!

Dorothee